On reconnaît souvent les « vrais », les adeptes chevronnés de l’outdoor, à leur connaissance du milieu… et aussi beaucoup à leur respect de certaines bonnes pratiques. De bonnes pratiques de sécurité, mais aussi de respect du biotope qu’ils visitent.

Beaucoup des gens aiment et respectent la nature, et avec quelques astuces et connaissances en plus, ils pourraient avoir un impact quasi nul sur la Pachamama, même en y passant plusieurs jours de bonheur. C’est à eux que ce texte s’adresse. Ceux qui veulent bien faire, et qui cherchent des petits trucs pour y arriver encore mieux.

Le feu

Oui, bien entendu, le feu c’est sympa, et plein de gens ne s’imaginent même pas bivouaquer ou passer une soirée dehors sans lui. Ceci dit, outre le risque d’incendie parfois ENORME, la chaleur du feu stérilise le sol là où il est posé, et on trouve un cercle de terre et de cendres stériles dans ces emplacements de feu pendant parfois plusieurs décennies !

Solution A : tout simplement ne pas faire de feu, c’est sympa aussi de profiter de la vraie nuit (et ne pas risquer de cramer des hectares de forêt pour son petit plaisir égoïste)…

Solution B : si vous en faites quand-même (attention à la législation), pour protéger le sol, la fameuse « table à feu » qui consiste à faire le feu sur un monticule de terre aplani de 10cm d’épais fonctionne bien. Une fois le feu parfaitement éteint, on pourra ensuite disperser les cendres, la terre et le charbon FROIDS (le faire à la main permet de le vérifier). On ne laisse ainsi qu’une trace olfactive qui partira à la pluie suivante. Evidemment, si vous faites du feu, faites-le au moins avec du bois mort. Seuls les bleus brûlent du bois vert… non seulement ça tue un arbre, mais en plus ça brûle très mal.

Les mégots

Un filtre de cigarette, c’est fait en polymères bien dégueux. C’est une sorte de mousse de plastique, en gros, et ça se décompose très, très, très lentement.

Solution : un petit cendrier de poche, avec votre briquet et vos clopes, c’est simple à trimballer, et ça fera de vous un fumeur que la Pachamama adorera accueillir chez elle 😉 Sinon un simple petit sac plastique refermable à zip accueillera sans soucis vos mégots éteints et autres petits déchets.

Le caca

Dans certaines zones naturelles très fréquentées, la principale source de pollution des cours d’eaux (y compris des sources ! selon le type de roche parfois rien n’est filtré) est… le caca humain !

Solution : il est important de déposer votre grosse commission dans un endroit qui sera éloigné des cours d’eaux d’au minimum 50m, et de l’enterrer si possible. L’idéal est de l’enterrer proche de la surface, dans la terre végétale qui constitue une couche de 20-50cm environ. A cet endroit ça fera un bon engrais. Plus profond, ça ne se décomposera pratiquement jamais.

Le papier hygiénique et, surtout, les lingettes !

Le papier hygiénique est biodégradable… mais ça met environs un an à disparaître. Pas très sympa pour les gens qui arriveront derrière vous le lendemain ou la semaine suivante… les lingettes, quant à elles, vont mettre parfois plusieurs années à se décomposer.

Solution : jetez votre « PQ » et vos lingettes dans votre poubelle perso (voir plus loin !). Si vous êtes ultra-pudique à ce sujet, vous pouvez aussi prévoir un petit sac plastique opaque dans lequel stocker ce genre de déchets très « perso » (tampons usagés, serviettes hygiéniques, préservatifs, etc.). Ce petit sac opaque trouvera ensuite sa place dans votre poubelle perso.

Le verre, le plastique, le métal…

Evidemment, tout ça reste dans l’environnement extrêmement longtemps !!! Si vous vous sentez l’envie de faire du bien à la nature, n’hésitez pas à ramener un peu des déchets des autres, que vous trouvez dans la nature. Un sac plastique par ci, une vieille canette par là, ça ne pèse pas lourd et ça fait vraiment du bien au biotope…

Les pelures de légumes, de fruits, les peaux de saucisson… bien entendu, « les fourmis pourront les manger ». Mais les petits rongeurs et tout un tas de petites bêtes aussi. Et ça n’est pas un cadeau à leur faire, parce que ce faisant ils deviennent lentement mais sûrement dépendants de la présence de l’humain pour manger…

Solution : la poubelle perso ! Simplement, un sac pour congélation refermable, à zip, de petit ou grand format selon les besoins. Ca peut se transporter dans la poche, pour les plus petites balades, ou dans le sac à dos, pour les randos même de plusieurs jours. Cette poubelle aura l’avantage d’être complètement refermable, donc aucune odeur, aucun liquide ne s’en échappera pendant la balade.

On peut, par précaution, prendre plusieurs de ces sacs en cas de déchirure ou de puncture accidentelle. C’est rare mais ça peut arriver si on les maltraite trop. En cas d’indicent, inutile de tout transférer, on mettra simplement la poubelle perso dans une autre poubelle perso. Façon poupées russes.

Quand on passe ensuite à proximité d’une poubelle, dans un village ou de retour chez soi, on jette simplement le tout. C’est pris en charge par les filières de gestion de nos déchets, qui auront le mérite de gérer ça un peu plus proprement, et loin des espaces naturels sensibles 😉

La poubelle personnelle de terrain -- leave no trace !

Pour aller plus loin (un peu de lecture en anglais) :

https://lnt.org/learn/7-principles : les 7 principes du mouvement « leave no trace ».

Traduction rapide :

  • se préparer et planifier (éviter les périodes de haute activité, connaître les règles locales, y aller en petits groupes, etc.) ;
  • se déplacer et bivouaquer sur des surfaces durables, si possible ;
  • gérer les déchets correctement ;
  • laisser les trésors sur place, ne ramenez rien ;
  • minimisez l’impact des feux ;
  • respecter la faune ;
  • être respectueux des visiteurs suivants…