L’été est là. Plein de gens vont se ruer dans les montagnes, en France et en Europe, pour profiter d’un peu de nature. Et c’est génial ! Mais tous les secouristes savent aussi que plein d’entre eux vont se retrouver dans des situations compliquées, faute de préparation. Aussi, nous avons envie de vous rappeler quelques bases de prévention des risques en rando, et de vous proposer un petit kit, articulé avec quelques principes.

1 – Adaptez la rando à votre niveau de condition physique

Une des principales causes — directes ou indirectes — de problèmes en montagne de nos jours est le fait que les gens sous-estiment la difficulté physique que représente une randonnée en montagne. Le dénivelé fait que les capacités cardio sont souvent mises à rude épreuve. Ajoutons à cela des facteurs de groupe (on ne veut pas ralentir les autres, on ne veut pas être le dernier ou la dernière), la chaleur (qui arrive d’un coup, cette année), le repas bien arrosé de la veille… et on a un cocktail favorable pour les malaises, coups de chaleur, et autres joyeusetés. Le coup classique est l’épuisement relatif qui mène à de mauvaises décisions, qui mènent à un malaise ou à un accident.

N’hésitez pas à prévoir vos itinéraires et vos horaires de départ en fonction de l’exposition au soleil : marcher en plein cagnard tout un après-midi est rarement une expérience reposante ou agréable. Préférez les vallons ombragés et les ubacs aux heures plus chaudes, et réservez les montées aux heures plus fraîches !

Matériel qui pourra aider :

  • assez d’eau ! Prévoyez environ un litre par heure de marche, avec un petit surplus ;
  • des vêtements amples, bien respirants et de couleur claire, un chapeau aéré qui permettra de protéger la tête et le visage du soleil ;
  • un peu de nourriture / vivres de course : prévoyez du sucré et du salé, pour faciliter la réhydratation et les apports en sucres rapides, qui seront précieux si vous marchez à une allure un peu soutenue (au-delà de 50% de notre capacité maximale, nous utilisons essentiellement du sucre).

2 – Adaptez la rando à votre niveau technique

Bon nombre de randonnées ne comportent aucune difficulté technique. Certaines, cependant, peuvent comporter certains passages assez techniques ou périlleux : petits passages où un peu d’escalade est nécessaire, passages en dévers au-dessus du vide, vires plus ou moins larges. Etudiez bien votre itinéraire avant de partir ! Prenez les informations sur des sites, dans des topoguides, en demandant à des gens qui connaissent, et évidemment sur la carte. N’hésitez pas à faire demi-tour si un passage est trop engagé pour la personne la moins aguerrie du groupe !

Matériel qui pourra aider :

  • carte IGN ou appli de randonnée ;
  • sites / forums / réseaux… prenez les infos AVANT de partir !

3 – Regardez la météo, et prévoyez le pire !

Le cas classique, c’est la petite famille qui part randonner en fin de matinée, qui pique nique et qui s’attarde un petit peu, et qui se fait tremper par l’orage de fin de journée — pourtant annoncé partout… Ca, c’est la version sympathique. La version dramatique, c’est la même petite famille qui se retrouve exposée à la grêle, aux éclairs ou à des crues rendant les gués infranchissables, et qui doivent passer une nuit dehors parce qu’ils ont oublié de prendre en compte la météo. Ca se voit chaque année… Avant de partir, consultez plusieurs sources météo et faites une moyenne des prévisions. Prenez ensuite le pire scénario possible et faites en sorte de pouvoir le gérer.

Matériel utile, en cas de pluie ou d’orage en montagne :

  • les sites et différentes sources météo ;
  • veste de pluie (aucune excuse pour ne pas avoir au moins une veste de pluie légère dans son sac !) ;
  • micro-polaire ou plus, selon les conditions et l’altitude ;
  • bonnet et tour de cou ;
  • les cuissardes et les chaussettes de rechange sont parfois un petit plus qui change la vie, aussi…

4 – CCVMD !

Au CEETS, nous avons créé l’acronyme CCVMD pour parler des 5 moyens indispensables que nous, humains, avons pour survivre :

Conscience : il y a peu de matériel pour cela ;

Communication : ayez un téléphone chargé, étanche et protégé sur vous en permanence… si vous êtes dans une zone sans réseau, informez-vous sur les possibilités de communication par radio (PMR 446 etc.) ;

Vision : voir et être vu ! Un gilet haute visibilité et une frontale (avec des piles chargées) feront toute la différence si vous êtes coincé dans la nuit, voir même si vous devez simplement rentrer tard et marcher sur un bord de route de nuit !

Mobilité : préservez votre mobilité avec de bonnes chaussures, des pansements anti-ampoules, des bâtons de marche, de quoi faire un strapping, une carte IGN et/ou un GPS (la redondance est souvent utile), etc.

Dextérité : ayez de quoi bricoler un minimum avec vous : couteau suisse, duct tape, ficelle, etc.

Tout cela ne pèse pas bien lourd et ne coûte pas cher, et pourtant ça pourra vraiment faire toute la différence pour pouvoir rentrer de vos randos en bonne santé (ne soyez pas ce touriste stupide dont tout le monde parlera en levant les yeux au ciel le lendemain en lisant le journal…).

Et evidemment, si vous voulez devenir vraiment compétent(e), venez faire un stage au CEETS… 😉

(Photo de Joel & Jasmin Førestbird)