Un mode de vie, c’est une disposition d’esprit, de l’entraînement et du matériel.

La survie — et a fortiori la survivologie, en tant que discipline — est à la fois une science et un mode de vie. C’est une disposition d’esprit générale qui tient compte des risques et l’incertitude, qui anticipe ce qui peut l’être, et s’y prépare sereinement.

Le suffixe « -logie », à « survivologie » est une posture : nous souhaitons faire de cette discipline quelque chose de rationnel en utilisant une approche se voulant scientifique — avec des méthodes et des approches rationnelles, falsifiables (nous essayons sans arrêt de démontrer que nos conclusions sont fausses afin de progresser), etc. Et c’est un mode de vie parce que c’est également une discipline au sens premier du terme : cela implique une pratique régulière, une attention quotidienne, des pratiques et des procédures, une éthique, un entraînement permanent, et aussi du matériel.

La disposition d’esprit consiste essentiellement à voir et anticiper les risques, à être conscient de leur existence, à ne pas les nier. Et pour autant, il ne s’agit pas de vivre dans la peur permanente. Au contraire : en anticipant et en gérant les risques de manière rationnelle, nous pouvons sereinement vivre nos vies en sachant qu’en cas de pépin (ou de cygne noir) nous ferons partie de la solution davantage que du problème. C’est un acte de préservation individuelle et d’autonomie, mais cette autonomie a pour but ultime la capacité de solidarité qui émerge, presque mécaniquement, avec. Cette disposition est un juste équilibre entre l’envie de vivre (le fameux « pourquoi » et la force de volonté) et l’intelligence de situation.

L’entraînement consiste à se former et à acquérir les principes, techniques, connaissances théoriques et pratiques, la condition physique générale et autres compétences utiles pour l’autonomie, le bien-être au quotidien et les capacités d’adaptation et de survie.

Le matériel, de son côté, est l’expression dans la matière de cette disposition d’esprit et l’acquisition du matériel qui facilitera la mise en oeuvre des compétences acquises lors de l’entraînement.

Loin d’être une source de stress ou un effort inutile, tous ces préparatifs et tout cet entraînement, s’il est bien fait, rend la vie plus sereine, plus facile, et permet aux humains d’être à la fois autonomes et solidaires, à la fois forts et bons, à la fois plus empathiques et plus solides. Le concept de serendipité prend ici tout son sens : en se préparant au pire, on incarne souvent le meilleur.