Pour gérer les risques, plusieurs méthodes et plusieurs écoles existent. Mais un principe général — parce que oui, au CEETS, nous adorons vous donner des principes utilisables et non pas des solutions toutes faites — est que dans un environnement volatile, où l’incertitude réside, il ne sert à rien de chercher à mieux anticiper. Réduire l’incertitude, dans ce genre d’environnement, ne se fait pas efficacement en améliorant nos capacités de prédiction ou d’anticipation. Cela se fait en faisant en sorte de ne pas être affecté par les fluctuations que les autres cherchent à détecter.
Une illustration classique de ce principe est la loi de Murphy. Cette loi est très mal comprise, dans la culture populaire. On la traduit en général comme une sorte de défaitisme, ou de fatalisme, qui dit « si quelque chose peut aller de travers, ça va forcément aller de travers ». Or, la vraie loi de Murphy n’est pas exactement cela. La vraie loi de Murphy vise surtout à éliminer le facteur humain (et donc un aspect de vigilance qui est forcément variable) des systèmes de combat et de sécurité. L’idée était de maximiser toutes les formes de sécurité passives possibles, et de faire en sorte que les choses fonctionnent au maximum sans dépendre de la vigilance ou de la performance des humains. Autrement dit, au lieu de chercher à améliorer la partie la plus volatile d’un système, on a commencé à chercher à améliorer la sécurité par l’entremise de tout ce qui ne dépendait pas d’elle.
Quel est le rapport avec la survie, me direz-vous ?
Simple. Plusieurs exemples :
- Plutôt que de mettre en place un système de veille et d’alerte préalable contre les inondations, on peut construire sa maison en dehors des zones inondables.
- Plutôt que de devoir dépendre d’une prévision météo fiable, on prend toujours sa veste de pluie en fond de sac.
- Plutôt que de devoir grimper sans jamais tomber, on installe des dégaines, on met son baudrier, et on s’accroche à la roche.
Bref, partout où on le peut, on mise sur la solution qui fonctionnera quoi qu’il arrive. On met en place des procédés simples et efficaces pour que rien en puisse nous arriver. Et ensuite, on peut utiliser sa vigilance et sa créativité pour vivre, et potentiellement gérer le petit risque résiduel qui demeure.